Chrawnique littéraire : Le jour de l’oraison (Stand-up)
Lorsque l’on me demande pourquoi je lis surtout de la poésie, je réponds que c’est l’alpha et l’oméga de l’écriture. Et dans Le jour de l’oraison de Pierre de Cordova aux excellentes éditions du Bunker, c’est bien d’oméga qu’il est question : le sien. Un poète meurt, lui, et il assiste à sa mort, à ses funérailles, aux cortèges, dans un très beau chaos surréaliste. Il y a beaucoup d’auto-dérision dans ce recueil très prosé, que ce soit sur la nature d’un être, seul et/ou en couple, ou sur l’écriture même, sertis de nombreuses références à d’autres auteurs ou de pop culture. Un grand fourre-tout très bien construit, comme un alphabet, que Pierre de Cordova va même reprendre à son compte.
Ici, le rythme des images est maîtrisé et léché, les sons en dansent sous la langue, ponctués de réflexions en aparté telles des voix-off, pour nous embarquer un peu plus loin. Sur scène. Comme dans un stand-up : il y a des strates sous la strate.
J’aime les « concept albums » en musique, ces objets sonores qui nous donnent envie de revenir en arrière pour mieux en saisir l’histoire, c’est le cas avec ce recueil – aussi le cas avec Mise à jour de Tristan Vodak, décidément j’aime le travail des éditions du Bunker – qui peut se lire à plusieurs niveaux quel que soit son mood : je ne peux
que le conseiller tant il brouille les pistes entre humour noir et poésie, c’est une ode à la dérision, tout comme l’ont fait les Monthy Python ou Tom Sharpe, qui n’en demeure pas moins de la poésie.
« Tu as vu que dans érosion il y a éros ? »
Plume à suivre.
Le jour de l’oraison, de Pierre de Cordova, aux éditions du Bunker, 2024
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