Genève, entre défis et résilience : un regard personnel sur l’avenir économique

Genève, une ville à la croisée des chemins
Genève, cette petite métropole au rayonnement mondial, est souvent perçue comme un îlot de prospérité. Mais derrière les façades des organisations internationales et les rives paisibles du Léman, une tempête économique se profile. Les coupes budgétaires dans les organisations internationales (OI), qui emploient près de 36 500 personnes, menacent de fragiliser l’économie locale. Ayant moi-même vu des amis et collègues affectés par ces suppressions de postes, je ne peux m’empêcher de m’interroger : Genève saura-t-elle rebondir face à ces défis ? Cet édito est une réflexion personnelle sur les prévisions économiques pour les 3 à 5 prochaines années, mêlant analyse et espoir.
Les organisations internationales : un pilier en péril
Les OI sont le poumon de Genève, mais elles sont en souffrance. L’Organisation internationale du travail (OIT), par exemple, a déjà réduit ses effectifs de 10 %. Ces pertes ne sont pas qu’une statistique : elles touchent des familles, des commerces locaux, et même l’immobilier. Le canton a injecté 10 millions de francs pour soutenir les ONG, mais c’est un pansement sur une plaie profonde. D’ici 2030, si rien ne change, cet effet domino pourrait asphyxier des secteurs entiers. Et pourtant, je reste convaincu que Genève a les ressources pour transformer cette crise en opportunité.
Une croissance en sursis : entre stagnation et rebond
Les prévisions économiques suisses annoncent une croissance modeste – 1,4 % en 2025, 1,6 % en 2026 -, mais à Genève, elle pourrait être encore plus timide. La ville, trop dépendante des OI, risque de voir son PIB stagner autour de 0,5 % si les tensions commerciales et politiques persistent. Mais n’oublions pas que Genève a toujours su se réinventer. La question est : serons-nous assez audacieux pour miser sur de nouveaux moteurs de croissance ?
Inflation et pouvoir d’achat : un équilibre précaire
L’inflation restera faible, mais le coût de la vie, lui, ne cesse de grimper. Les loyers exorbitants et les primes d’assurance maladie pèsent sur les ménages. J’ai ressenti cette pression, je sais que cela freine la consommation, un pilier de notre économie. Sans mesures concrètes, cette spirale pourrait étouffer la classe moyenne genevoise.
Le marché du travail : entre précarité et reconversion
Le chômage, aujourd’hui bas, pourrait bondir avec les suppressions de postes dans les OI. Les services et le commerce seront les plus touchés. Mais je vois aussi une opportunité : celle de former les travailleurs à des métiers d’avenir, comme la santé numérique ou les technologies vertes. Genève a le talent ; il lui faut désormais la vision.
Diversification économique : un pari audacieux
Pour sortir de cette impasse, Genève doit diversifier son économie. La fintech, la santé numérique et les technologies vertes sont des pistes prometteuses. Mais ces secteurs, bien que porteurs, ne décolleront pas sans un soutien massif. Ayant échangé avec des entrepreneurs locaux, je sais que l’innovation est là ; ce qui manque, c’est un écosystème favorable. Sans une stratégie claire, ces opportunités resteront des mirages.
Politiques publiques : entre inertie et ambition
Le budget 2025, bien que équilibré, manque d’ambition. Des incitations fiscales pour les start-ups et des programmes de reconversion sont nécessaires, mais tardent à venir. Je suis persuadé que le canton et la Confédération doivent jouer un rôle plus proactif. Genève ne peut plus se reposer sur ses lauriers ; elle doit investir dans son avenir.
Genève, résiliente mais vulnérable
Genève est à un carrefour. Les défis sont réels, mais sa résilience l’est tout autant. Sur les 3 à 5 prochaines années, l’économie genevoise pourrait osciller entre stagnation et reprise modérée. Tout dépendra des choix que nous ferons aujourd’hui. Personnellement, je crois en la capacité de Genève à se réinventer, mais cela exigera audace et intuition. Et vous, lecteurs de RAW PRESS, quel avenir imaginez-vous pour notre ville ?
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